Les cabarets en France
Janvier 2022
Lieux de fête emblématiques mêlant danse, chant et numéros, les cabarets continuent de susciter l’imaginaire, en vous faisant voyager à travers un spectacle unique. Achetez votre billet pour assister à une incroyable revue, le temps d’une soirée. Au Moulin Rouge, la tradition du cabaret est perpétuée dans le plus grand art. Au menu : focus sur ces salles de spectacles, nées en France, qui vous font battre la mesure au rythme de la ville !
La naissance des cabarets en France
D’après le Larousse, un cabaret se définit comme un « Établissement de spectacles dont les programmes comportent des tours de chant, des numéros et des revues ». Du côté du Petit Robert, on y ajoute la dimension gastronomique : « Établissement où l’on présente un spectacle et où les clients peuvent consommer des boissons, souper, danser ». Tiré du mot néerlandais « caberet » ou « cabret », qui désigne une auberge bon marché, et du mot picard «camberete » qui signifie « petite chambre », le cabaret trouve son origine en France, et se fait une place de choix surtout à Paris.
À la fin du XIXe siècle, le peintre Rodolphe Salis quitte Châtellerault pour s’installer à Paris. C’est dans la capitale qu’il ouvre en 1881 un cabaret artistique et littéraire, le Chat noir. Cette création marque le début de l’épopée du cabaret en France. Car, si les cabarets-guinguettes où danser le dimanche existent déjà au début du XIXe siècle, celui fondé par Salis est d’un tout nouveau genre. Avant cette date, aucun dictionnaire français n’entend le mot « cabaret » comme désignant un lieu de spectacle où dîner et passer la soirée.
Dans son sillage, d’autres cabarets vont fleurir un peu partout dans les salles parisiennes, puis ailleurs en France, en Europe et même dans le monde. Leur genre évolue : du simple dîner/spectacle, la formule se décline en cabarets-revues, cabarets humoristiques, cabarets-concerts… Aux États-Unis, on y pratique même le burlesque, mélange de strip-tease et de divertissement. Sur scène, c’est un véritable show d’artistes à l’américaine. Et les billets se vendent comme des petits pains. Mais les cabarets français, et surtout parisiens, resteront les plus iconiques grâce à leurs shows uniques, prolongeant leur succès jusqu’à aujourd’hui.
Les cabarets parisiens
Le Chat noir
Installé à l’origine au 84 boulevard Rochechouart, dans le quartier de Montmartre, le Chat noir est fréquenté par une bohème intellectuelle : on s’y presse pour entendre les chansonniers, assister aux spectacles d’ombres chinoises, rencontrer les artistes et écrivains le temps d’un dîner ou d’une soirée… Le français Aristide Bruant y compose d’ailleurs la Ballade du Chat noir, chanson restée célèbre. En 1896, l’affiche Tournée du Chat noir, peinte par l’artiste suisse Théophile Alexandre Steinlen pour promouvoir le cabaret parisien, devient l’emblème du Paris de la Belle Époque. Encore aujourd’hui, on la trouve dans les boutiques de souvenirs, ou chez les bouquinistes des quais de Seine de Paris.
Le music-hall ABC
En 1935, l’ancien théâtre Plaza du boulevard Poissonnière est transformé en music-hall glamour par le producteur Mitty Goldin (de son vrai nom Mitty Goldenberg), qui choisit de l’appeler ABC pour « être en tête, par ordre alphabétique, des programmes parisiens ». Jusqu’à sa fermeture en 1964, le music-hall voit se succéder sur sa scène de grands noms de la chanson française : Arletty, Édith Piaf, Charles Trenet… Mais, à partir de 1965, l’ABC est transformé en un cinéma. S’en est alors fini des soirées spectacles avec de la musique live.
Le Moulin Rouge
Cabaret iconique qui continue de faire rêver ses spectateurs et spectatrices, le Moulin Rouge est ouvert en 1889 par un catalan et un français, Joseph Oller et Charles Zidler, déjà propriétaires de l’Olympia. Le 6 octobre de cette année-là, l’arrivée d’un nouveau music-hall au pied de la Butte Montmartre fait beaucoup parler. Piste de danse monumentale, miroirs, jardin agrémenté d’un énorme éléphant, promenades à dos d’âne pour amuser les dames… l’ambiance est à la fête durant le spectacle et tout au long du dîner ! Les bals du Moulin Rouge sont rapidement le rendez-vous incontournable des nuits parisiennes et des artistes célèbres. On vient y découvrir une nouvelle danse : le Cancan et ses danseuses, toujours dans les mémoires aujourd’hui grâce aux tableaux de l’artiste Henri de Toulouse-Lautrec.
Emblème des nuits parisiennes de la Belle Époque, l’esprit cabaret continue de perdurer grâce au Moulin Rouge et sa revue Féérie. De quoi revivre, le temps d’une soirée, d’un dîner, l’effervescence du Paris de cette époque, un verre de champagne à la main.