Joseph Oller
(1839 - 1922)
Le fondateur du Moulin Rouge
Joseph Oller est le créateur du Moulin Rouge. Perfectionniste et culotté, il ambitionne de créer « le plus grand, le plus beau des cabarets! Un temple de la femme, de la danse et du Cancan! ». Pari réussi pour cet homme d’affaires aux idées débordantes qui ira jusqu’à se payer l’audace d’ouvrir le Moulin Rouge un certain 6 Octobre 1889 à 20h00 précises alors même que les travaux colossaux qu’il a entrepris ne sont pas tout à fait terminés… Dès le premier soir la magie opère, la salle est comble et depuis le charme n’a cessé d’opérer dans ce lieu magique devenu un des principaux symboles français et le plus célèbre cabaret du monde !
Charles Zidler
(1830 - 1897)
Le savant créatif, co-fondateur du Moulin Rouge
Charles Zidler est un homme de spectacle et entre au Moulin Rouge pour seconder Joseph Oller dés 1889. Il est le « frère » des artistes et l’homme de l’ombre qui surveille d’un œil bienveillant mais d’une main de fer les danseuses et l’ensemble du personnel.
Il restera pendant prés de trois ans aux côtés de Joseph Oller puis quittera le cabaret, on parlera : « de problèmes de gestion », « de conflits entre le personnel et les artistes, consécutifs à l’humeur du directeur »… Un communiqué officiel émanant de la direction du cabaret de la place Blanche évoquera quant à lui « des problèmes de santé ».
Effectivement malade, il décédera le 12 Novembre 1897 et Joseph Oller, beau joueur, fermera les portes pour la première fois dans toute l’histoire de l’établissement pour que les danseuses l’accompagnent une dernière fois vers son ultime demeure.
La Goulue
(1865 - 1929)
La papesse du cancan !
Louise Weber alias La Goulue tient son petit sobriquet de son adolescence où à l’époque elle « séchait les fonds de verre dans les cabarets »… Passionnée de danse depuis sa prime jeunesse elle fait tourner ses froufrous dans les salles de bal jusqu’à ce que Joseph Oller décide de l’engager au Moulin Rouge pour le grand quadrille.
On raconte qu’un soir où elle dansait un cancan effréné, elle aperçut entre deux roues, le Prince de Galles qui venait à titre privé passer la soirée au Moulin Rouge et qu’elle lui aurait lancé avec la gouaille parisienne qu’on lui connait un: « Eh! Galles tu nous invites au Champagne! ».
La Goulue était également réputée pour ne pas avoir la langue dans ses froufrous… Ce qui ne faisait pas l’unanimité chez ses partenaires cancaneuses et donnait lieu à des crêpages de chignons avec la « très distinguée » Jane Avril.
Mais cela n’enlève rien à son titre de « Reine du Cancan » et elle restera la figure de proue du quadrille et de la sensualité parisienne !
Valentin
Le Désossé
(1843 - 1907)
Le cancaneur du quadrille
Une nébuleuse mystérieuse enlace le souvenir de cet homme caoutchouc à la silhouette longiligne… Un danseur qui selon la légende aurait dansé plus de 39 962 valses, 27 220 quadrilles, 14 966 Polkas et Mazurkas, 1000 lanciers soit un total de 83 112 représentations sur les planches du Moulin Rouge! Fils de Clerc de Notaire, Valentin est un personnage issu de la « haute » comme disait sa camarade de quadrille La Goulue. Un homme qui dansait au Moulin Rouge pour son plaisir au comportement aussi droit que sa ligne. Un artiste qui selon les croyances n’aurait jamais accepté un seul centime pour se produire dans ce bal où le Tout-Paris se précipite.
Il disparaitra du jour au lendemain sans laisser de trace. Laissant une question à jamais en suspens: qu’est-il devenu?
Jane Avril
(1868 - 1943)
Des gambettes mais pas que…
C’est la soliste du cancan et la seule qui a le droit de porter des dessous de couleurs. Mais derrière son apparente exubérance qui lui vaudra le surnom qu’elle déteste de « Jeanne La Folle » ou bien encore de « Mélinite »… Jane Avril est une femme raffinée, d’ailleurs on dira d’elle: « qu’elle est une institutrice tombée dans la canaille du chahut ».
Jane Avril sera d’ailleurs la plus dure rivale que l’on connaisse à La Goulue avec qui elle se dispute sans cesse la vedette!
Henri de Toulouse-Lautrec
(1864 - 1901)
L’œil du Moulin
Henri de Toulouse-Lautrec, né à Albi dans un petit village du sud de la France, est un véritable amoureux de la Butte Montmartre. Lautrec atteint depuis sa petite enfance d’une infirmité qui meurtrira jour et nuit ses os et qui le condamnera à rester un homme de petite taille toute sa vie trouve un apaisement dans les cafés de la Butte !
C’est dans ces même cafés qu’il fait la connaissance de sa muse La Goulue. Vient le Moulin Rouge où il assistera tous les soirs au spectacle pour dessiner les danseuses et les clients sur un coin de table accompagné de son éternel verre d’absinthe !
Il est le témoin privilégié des scènes de vie du Moulin Rouge puisqu’il est le chouchou des cancaneuses qui le rebaptisent: « le petit bonhomme“ !
En 1891, il dessine la première affiche publicitaire du Moulin Rouge qui reste à ce jour l’image du cabaret la plus connue au monde.
C’est le peintre de la Butte, du cancan, du Moulin Rouge qui grâce à ses toiles a permis à tout un village de faire l’expérience de l’immortalité!
Le Pétomane
(1857 - 1945)
Le curieux mélomane
Un musicien au talent insolite qui doit, selon la légende, sa gloire à une particularité anatomique… Le secret reste entier! Monsieur Pujol est engagé après un entretien avec Charles Zidler et devient l’attraction phare des débuts du Moulin Rouge.
Comment me demanderez vous? En faisant des bruits incongrus qu’il produit avec pour seul accessoire une bassine d’eau et… son derrière! Une mélodie surprenante qui provoque à chaque son une hilarité générale!
Il est un des seuls artistes qui peut se vanter, comme il se plaisait à le répéter d’un air moqueur : « Je suis le seul qui ne paye pas de droits d’auteur! ».
Colette
(1873 - 1954)
Le parfum du scandale
Sidonie Gabrielle Colette est née le 28 Janvier 1873. Fille de Sidonie Landoy et du capitaine Colette, elle vit une enfance heureuse, choyée par ses parents qui la considèrent comme « le joyau de la famille ».
Romancière émérite, elle commence sa carrière dans le Music-Hall en 1906 et se produira en 1907 sur la scène du Moulin Rouge dans un spectacle aux côtés de son amie Missy alias la Marquise de Morny.
Une pantomime nommée « Rêve d’Egypte » très avant-gardiste pour l’époque qui vaudra à ces deux artistes de finir leurs représentations sous les huées d’un public outré… Dès le lendemain le préfet de police en personne menace le cabaret de fermeture si « Rêve d’Egypte » est à nouveau présenté. L’objet du délit? Un long baiser entre les deux artistes…
Mistinguett
La Miss Music-Hall
Jeanne Florentine Bourgeois est née à Enghien-les-Bains en banlieue parisienne. Fille d’un journalier et d’une couturière, elle cherche sa vocation et son nom de scène… Elle passe successivement de Miss Helyett à Miss Tinguett. Tout change le jour elle rencontre Jacques-Charles qui est pour ainsi dire le « père de la revue moderne ».<br /Ce tandem artistique va littéralement bouleverser le milieu du spectacle et ensemble ils vont écrire la légende du Music-Hall sur les planches du Moulin Rouge. Dès 1907, Mistinguette va se défaire de son « e » et devenir Mistinguett « la femme aux divines gambettes ». Aux côtés de Max Dearly ils interprètent la valse chaloupée en 1909 puis créent des revues à grand spectacle qui s’enchaînent pendant près de 30 ans, avec plumes, strass, paillettes, girls et boys. Un concept qui fait encore loi aujourd’hui au Moulin Rouge !
Jean Gabin
(1904 - 1976)
Le dur au cœur tendre
Le petit Jean enfant ne rêvait que d’une seule chose: de train! Il voulait devenir mécanicien au service de ces grosses bêtes de métal… Il passe d’ailleurs de longues heures à les contempler à la gare de son village, au grand damne de son père qui ne rêve que d’une chose que son petit Jean embrasse une carrière artistique. C’est d’ailleurs grâce à un stratagème ingénieux que le père de Jean Gabin va l’entraîner aux Folies-Bergères prétextant une invitation à un spectacle et… pendant que le jeune homme est absorbé à la contemplation de la formidable machinerie des coulisses, le père de Gabin interpelle le maître des lieux et lui demande de le prendre à l’essai comme figurant, prétextant que « son gamin voulait faire du théâtre ! ».
Jean Gabin débute donc sur scène en tant que figurant qu’il qualifie en ces termes avec la gouaille parisienne qu’on lui connaît : « Jouer les becs de gaz dans le lointain ».
C’est la scène du Moulin Rouge qui va révéler définitivement Jean Gabin.
Edith Piaf
(1915 - 1963)
La Môme de la chanson française
Edith Giovanna Gassion est née le 19 décembre 1915 à Paris dans le 20ème arrondissement. Fille d’un contorsionniste et d’une chanteuse des rues la petite Edith accompagne dés son plus jeune âge son père sur les routes et chante pendant que ce dernier fait son numéro.
Edith rencontrera la chance au coin d’une rue lorsque elle est repérée par Louis Leplée qui lui donnera le nom de « Môme Piaf »!
Elle prendra petit à petit son envol dans la chanson française jusqu’à la scène du Moulin Rouge au printemps 1944 où elle aura un véritable coup de foudre pour Yves Montand qu’elle propulsera jusqu’à la gloire!
« Mon légionnaire », « L’hymne à l’amour », Milord », « La vie en rose »… des chansons qui resteront à jamais gravées dans la tête et dans les cœurs de générations à travers le monde entier!
Yves Montand
(1921 - 1991)
Le crooner de ces dames
C’est quelques jours avant la libération que le beau « Zazous » débarque au Moulin Rouge pour faire la première partie de la grande Edith Piaf. La Dame de la chanson française tombe immédiatement sous le charme de ce beau brun italien malgré son look invraisemblable: veste à carreau, mèche rebelle et répertoire western… Elle voit en lui un véritable artiste en devenir du Music-Hall !
Elle décide donc de le prendre sous son aile et de lui présenter des auteurs et des grands du monde du spectacle pour qu’il trouve son style!
Pari réussi lorsque l’on connaît la carrière de ce grand homme qui a été tour à tour chanteur, danseur et acteur.
Line Renaud
(1928)
La gambette du Music-Hall
Cette femme au regard bleu perçant est originaire d’une petite ville du Nord de la France. Elle débute sa carrière comme chanteuse sur des compositions de Loulou Gasté. Du même coup, elle tombe amoureuse de Loulou Gasté de 20 ans son ainé, qu’elle épouse en 1950 et qu’elle ne cessera d’aimer toute sa vie et ce même au delà de sa disparition en 1995.
En 1954, elle est à l’affiche du Moulin Rouge pour 4 mois à guichet fermé !
Un soir, le grand comique américain Bob Hoye présent dans la salle est littéralement conquis par son talent et lui propose de devenir sa partenaire aux Etats-Unis. Line Renaud enchaîne les scènes en France mais aussi à l’international : New-York, Los Angeles, Las Vegas où elle est tour à tour chanteuse, danseuse, meneuse de revue, comédienne, présentatrice tv… Elle accepte et embrasse une carrière qu’elle poursuit encore aujourd’hui avec beaucoup de talent et de cœur !